mercredi 16 septembre 2009

Politique suisse - sans surprise ; le changement, ce sera pour plus tard...

Une occasion manquée de changement

La gouvernement suisse renouvelait aujourd'hui le poste de chef du département de l'intérieur (DI). Parallèlement, le pays vit une crise institutionnelle sans précédent. Les impaires libyens du président de la Confédération, la guerre de cloché entre départements, le manque de cohésion du Conseil Fédéral et le manque de visibilité internationale ont illustré le besoin de changement qu'il faut à la tête de la Confédération.

A 10h05, le résultat est tombé. Didier Burkhalter, député Libéral-Radical (PLR) a été élu à la succession de M. Couchepin. Cette élection a été le fruit d'une volonté de la droite dure (mais aussi d'une partie des socialistes) de maintenir la concordance, c'est-à-dire un nombre de sièges "proportionnel" au nombre de parlementaires des partis gouvernementaux (et non des groupes...) en question au Conseil National. Bien sûr, au-delà des convictions personnelles, il est clair que le radical Didier Burkhalter a les compétences nécessaires au poste, et qu'il sera techniquement apte à assurer la succession de M. Couchepin, très controversé mais véritable homme d'état.

Un manque total de programme et d'idée, mais une vitrine pour la bêtise

Mais ce vote laisse quand même un goût très désagréable en bouche ; il n'est que le point final d'une campagne où les débats d'idées ont été absents... et même refusés. Le poste de chef du DI implique des positions claires dans les domaines du social (santé, etc.) et de la culture. Le principe de "Green Deal", touchant l'ensemble de la politique d'un pays, devait aussi être mentionné explicitement. Et là, rien, le néant en terme d'idée! Uniquement une autre "guerre de cloché", celle de l'origine linguistique et cantonale. Cela a amené, ce matin, à de curieuses démarches. Par exemple, je trouve pathétique qu'un socialiste neuchâtelois, Didier Berberat, puisse voter pour un PLR "uniquement" parce qu'il vient du même canton. Au-delà des compétences de M. Burkhalter, un politicien n'est pas bon et défendable uniquement parce qu'il vient de sa propre région! Du reste, dans l'ensemble de ce "faux débat", il en est ressorti que la "notion" de latinité n'a de sens que lorsqu'elle est en faveur des Romands ; les italophones (et pas seulement les Tessinois) ont apprécié.

En fait, qu'a-t-on vu, nous, "populace" pour qui le PLR, fidèle à son idéologie "pro-castes", ne jugeait pas utile de faire des débats d'idées publics avec leurs adversaires (parce qu'en Suisse, pour les lecteurs qui ne le savent pas, le peuple n'élit pas les sept conseillers fédéraux - chose justifiable pour maintes raisons, allant du financement opaque de certains partis jusqu'aux impératifs du fédéralisme)? Ce que l'on a vu, c'est uniquement un cortège de "coqs", comme en phase de rut tellement ils "bombaient" le torse devant les médias, tout en s'auto-congratulant. On aura aussi entendu les habituelles âneries de quelques démagogues néo-libéraux qui, si elles n'étaient pas tant relayées, prêteraient à sourire ; ce matin même, l'habituel "moulin à parole genevois vice-président du PLR" Pierre Weiss, pour qui le parti libéral est "le parti de la raison", prouve une nouvelle fois qu'une carrière en tant qu'humoriste de bas étage lui siéra plus que celle d'un représentant d'une démocratie (je dis de bas étage, car il n'est pas sûr que l'humour de M. Weiss fasse beaucoup rire les victimes de plus en plus nombreuses de la soit-disant "raison néo-libérale"...). Quant à dire que l'avocat genevois Lüscher, clone d'un autre avocat du bout du lac à l'intelligence inversement proportionnelle à sa médiatisation, ressortira grandi de cette expérience... De tels propos, dans la bouche de journalistes sensés être compétents, sont tout bonnement incompréhensibles, car je ne vois pas ce qu'une candidature soutenue aujourd'hui essentiellement par l'Union Démocratique du Centre (UDC) prouve d'une quelconque manière la capacité du libéral genevois à relever la tâche d'un conseiller fédéral! Je crois que certains, dans l'hémicycle fédérale comme dans le monde des journalistes, devraient relire la définition de "compétence" dans le dictionnaire! Enfin, la bêtise, politique ou médiatique, ne tue pas...

A côté, Monsieur Urs Schwaler s'est très vite retrouvé englué dans, passez-moi l'expression, sa "germanité". Pourtant représentant d'une minorité au sein de son canton de Fribourg, les médias lui ont vite retiré tout crédit, prétendant que le candidat du Parti Démocrate Chrétien (PDC) serait incapable de représenter le "monde latin" à Berne. Pourtant, qui aurait pu mieux comprendre les problèmes liés au multiculturalisme qu'une personne alliant à la fois la connaissance de ce qu'est "être en minorité" et celle des caractéristiques de la culture suisse-allemande. Débat sans fin qui ne se résoudra pas aujourd'hui, c'est certain!

Bien sûr, selon les points de vue politique, le PDC ne méritait pas ce siège (nombre de sièges au Conseil National insuffisant). Et c'est là que la politique suisse a montré sa principale faiblesse et son manque de courage, en ayant négligé (ou oublié) la personne de Dick Marty. Le radical tessinois avait pourtant tout pour plaire aux vrais progressistes : ses compétences ne sont plus à démontrer, il bénéficie d'une certaine notoriété même au-delà de nos frontières et il connaît les dossiers européens et internationaux ainsi que leurs difficultés, tout en sachant l'importance d'une position forte sur la scène internationale (ce que M. Merz semble avoir ignoré) ; il est membre du PLR (ce qui aurait coupé l'herbe sous les pieds des partisans farouches de la concordance) mais il ose aussi la critique, même envers son propre parti (trop souvent de connivence avec le lobby à œillères qu'est économiesuisse), qualité trop rare en politique mais, à mon sens, indispensable pour travailler de manière efficace dans un collège gouvernemental tel que le Conseil Fédéral ; il est représentant de la minorité italophone.

Une mobilisation plus franche et plus précoce envers Monsieur Marty aurait, peut-être, aux vues du score honorable que le radical a eu ce matin, conduit à une autre issue. Les propos du socialiste Andreas Gross et du vert Luc Recordon n'ont pas été suffisamment écoutés ou n'ont pas suffisamment convaincu. Il n'empêche, la voix de Dick Marty a pu être au moins entendue. Cela pourra-t-il mieux préparer le terrain pour le remplacement prochain de l'envoyé spécial d'économiesuisse en Lybie, M. Merz? Espérons...

Une victoire du conservatisme

Faisons donc quelques constats, après des semaines de gesticulations journalistiques. La campagne que la Suisse a vécu autour de la succession de Pascal Couchepin a bien montré un "changement" : la politique, aidée des médias, fait bonne place aux notions d'origines culturelles (c'est compréhensible dans le contexte fédéral et multiculturel de la Suisse), mais aussi aux postures flamboyantes, au charisme et à la pipolisation, ceci au détriment des idées, de la prise en compte des vrais enjeux politiques du pays et, finalement, du courage nécessaire pour créer un vrai changement. Bien sûr, Didier Burkhalter n'est pas un démagogue. Sa discrétion, et son tempérament qui, me semble-t-il (mais je peux me tromper), sont l'apanage d'un homme réfléchi et intelligent, le rendent certainement compétent dans la tâche qui l'attend. Mais c'est aussi un conservateur, qui, ne l'oublions pas, a voté pour le maintien de Christoph Blocher au Conseil Fédéral.

De plus, le bruit et l'écho politique et médiatique autour de la personne de M. Lüscher, où son simple franc-parler, sa jeunesse et son style ont "suffit" à le rendre crédible en tant que conseiller fédéral, ne sont pas de bonne augure pour une réforme durable de la politique suisse ; la réflexion (scientifique, philosophique) autour de la société et de l'environnement, l'opposition aux jugements à l'emporte-pièce, le courage de la critique de l'idéologie dominante, la prise en compte des plus faibles de la population et la remise en cause de certains lobbys économiques et politiques sont les premiers pas vers une véritable réforme. Il ne faudrait pas que le Conseil Fédéral ne se transforme en simple agence de publicité, où l'aspect et le verbe comptent plus que le contenu.

Cette élection, finalement sans surprise, ne change rien au final. Santésuisse, lobby des assureurs maladie, peut être rassuré ; le successeur de Pascal Couchepin suivra bien, en bon conservateur, les pas de ce dernier. Rien, je le crains, n'est donc à attendre de nouveau de la part du futur conseillé fédéral Burkhalter, surtout au niveau de son département. Bon, soyons bon joueur, l'avenir nous le dira... Et puis, cela aurait pu être pire, si un certain genevois incompétent avait été élu!

Enfin, dernier constat, et ce malgré le candidat final retenu, ces élections ont marqué le rapprochement et la réconciliation entre le PLR et l'UDC. Cela semble aller à l'encontre des propos de certains observateurs qui, il y a peu, parlaient d'une "dépolarisation" du système suisse. Comme l'a dit le président du PDC, Christophe Darbelet, le PLR s'est rapproché de la droite ; du reste, n'en déplaise à M. Weiss, la candidature de Christian Lüscher était bien une candidature-alibi, afin de s'assurer les voix UDC. En outre, n'était-ce pas ce même Weiss qui, tout heureux du succès du PLR, a déclaré à un député agrarien ce matin à la radio que l'UDC devait être contente de voir la droite se renforcer?

Point positif : le PLR ne peut plus se prétendre du centre

Je trouve là l'unique point positif de toute cette affaire, somme toute banale puisque rien de nouveau ne s'est produit : le PLR ne peut honnêtement plus se prétendre un parti du centre! Pendant longtemps - mais particulièrement ces temps-ci, comme à Genève où une campagne électorale vient de commencer - le PLR s'est gaussé de représenter la classe moyenne. La classe moyenne, terme galvaudé à l'instar de celui du développement durable ou encore de la solidarité, et qui a perdu toute signification, toute substance ; jusqu'ici, le PLR semblait réussir à séduire la dite classe moyenne, en l'englobant artificiellement dans des plages de salaires annuels allant de 60'000 à 200'000 francs (amusant, sachant qu'à Genève, le salaire médian est autour des 67'000 francs...). Son copinage avec l'extrême-droite, coutumier à Genève et affiché une nouvelle fois au niveau fédéral, pourra, je l'espère, faire enfin réfléchir les tenants bourgeois de l'aile humaniste du radicalisme. Cela a eu de toute manière le mérite de clarifier la véritable position du Parti Radical-(néo)Libéral suisse : celle d'un parti de droite, ni plus ni moins, loin des réalités du terrain (local et international), mais très proche de l'économie!

Bien à vous

Sandro

mardi 8 septembre 2009

Drôle... mais tellement vrai! Et malheureusement, l'héritage persiste...

Une petite capsule humoristique et satirique pour sourire un peu, malgré la cruelle réalité qui est montrée ici. La crise capitaliste - somme des crises financière, écologique et alimentaire - nous le montre, jour après jour...




Bien à vous, curieux-ses du Net.

Sandro

vendredi 4 septembre 2009

Welcome to Planet Earth



Salutations d'un citoyen du monde!

Sandro

jeudi 3 septembre 2009

WWF : La fonte des glaces arctiques fait monter le niveau des océans deux fois plus vite

Bonjour à toutes et à tous,

Comme je l'ai déjà dit, la lutte pour la défense de l'environnement ne se limite pas au climat. A l'instar de toute bonne argumentation, cette lutte a plus d'une justification, tant géopolitique (économie des ressources non-renouvelables et liens commerciaux avec des dictatures (n'est-ce pas economiesuisse?), guerres) qu'environnementale (biodiversité) et technique (économies d'énergie). Mais le climat reste un point important dictant le fonctionnement de la biosphère. C'est pourquoi je vous transmets le communiqué de presse du WWF du 1er septembre 2009, en marge de la conférence sur le climat organisée à Genève. L'alerte est claire! Notez que, pour en apprécier la portée, ce communiqué doit être pris dans son contexte, c'est-à-dire, notamment, que notre planète subit une baisse de biodiversité sans précédent dans sa longue histoire! Il est temps de se bouger!!!

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Vernier, 01. septembre 2009
La fonte des glaces arctiques fait monter le niveau des océans deux fois plus vite

L’Arctique se réchauffe sensiblement plus vite que le reste de la planète. Cela a des conséquences pour le monde entier: le réchauffement climatique global s’accélère et le niveau des océans augmente fortement. Près d’un quart de la population mondiale pourrait être touchée par des inondations d’ici à 2100, révèle une récente étude du WWF.

Embargo: mercredi 2.9.09, 10h30

C’est un cercle vicieux: la fonte des glaces dans l’Arctique et le réchauffement climatique global s’alimentent mutuellement. A mesure que l’étendue claire de la glace diminue et que la surface foncée des océans et de la terre croît, la quantité d’énergie solaire absorbée augmente. Cela fait monter encore davantage les températures. De plus, de grandes quantités de méthane – gaz à effet de serre – sont ainsi libérées dans cette région polaire, alors qu’elles étaient jusqu’ici emprisonnées dans la glace. Les deux effets conjugués contribuent au réchauffement climatique, lequel accélère à son tour la fonte des glaces arctiques. « Actuellement, l’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que la Terre dans son ensemble, ce qui constitue une menace pour la planète entière», explique Patrick Hofstetter, responsable de la politique climatique au WWF Suisse.

La nouvelle étude du WWF «Arctic Climate Feedback : Global Implications» synthétise les données les plus récentes en la matière. Elle montre que les changements se produisent beaucoup plus rapidement que prévu. La fonte des glaces arctiques devrait faire monter le niveau des océans de plus d’un mètre d’ici la fin du siècle – soit plus du double des prévisions existantes à ce jour. Cela signifie qu’à terme, près d’un quart de la population mondiale est menacée par des inondations.

L’Arctique joue un rôle important dans le système climatique global. Si les glaces arctiques fondent dans les proportions attendues, cela influencera les courants océaniques du monde entier. Les modèles de températures et de précipitations en Europe continentale et en Amérique du Nord changeront également, ce qui posera des problèmes supplémentaires dans les domaines touchant à la faune et à la flore, à l’agriculture et à l’approvisionnement en eau.

«Nous ne pouvons briser cette spirale infernale des dangereuses rétroactions du système climatique qu’en réduisant fortement les émissions de gaz à effet de serre et en réussissant à maintenir le réchauffement global en-dessous de 2°C», précise Patrick Hofstetter. «Pour cela, il faut que les pays industrialisés réduisent d’au moins 40% leurs émissions de CO2 d’ici à 2020 – en Suisse aussi.»

Personne de contact:
Pierrette Rey, responsable communication pour la Suisse romande, WWF Suisse,
tél. portable: 079 662 47 45; e-mail: pierrette.rey@wwf.ch

Embargo: mercredi 2.9.09, 10h30

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Bien sûr, les sceptiques ont réagi. Voici une réplique du Professeure Martine Rebetez ("sceptique climatique, un métier d'avenir..."), lors du Forum des 100, tellement juste et que je vous laisse savourer.

Bien à vous.

Sandro

mercredi 2 septembre 2009

Volkswagen, où quand la publicité est à côté de la plaque!

Peu adepte de la télévision (et encore moins des publicités), je dois admettre ne pas avoir tout de suite réagi à la diffusion sur les chaînes françaises du spot de Volkswagen sur sa nouvelle Passat. Vous savez, celle où l'on voit des écologistes s'acharnant à ne plus émettre de CO2. "Nous ne pouvons pas vivre sans rejeter de CO2, tâchons déjà d'en rejeter un peu moins..."

Du point de vue marketing, elle est très bien faite et va à contre courant des publicités habituelles en terme d'automobile, secteur où le greenwashing est monnaie courante. Elle est efficace! En plus, ce spot est "drôle". Et puis... ce n'est qu'une pub, comme diraient certains.

Bien sûr, une publicité n'est jamais rationnelle. Rien d'étonnant à ce que ce spot, comme plein d'autres, soit plein de non-sens (comme celui d'assimiler le CO2 expiré par l'être humain et celui dégagé par la combustion du carburant ; les cycles sont loin d'être les mêmes). Et passons sur la vision fausse de l'écologiste aux mœurs préhistoriques, tellement ridicule et tellement "clichée" qu'elle en devient juste amusante.

Mais cette pub est à double tranchant. Son message donne indirectement l'impression qu'aucune alternative, au pétrole comme au moteur à explosion (une daube en terme de rendement), n'est possible. Ben voyons... Je vous invite donc à lire une très bonne analyse, agrémentée par la dite vidéo publicitaire (pour rire), sur cette page du site français paperblog.fr. "Passéiste Passat" est un titre qui sonne bien...

En France, le problème du greenwashing est aussi d'ordre politique. En effet, le ministre Borloo avait signé une charte avec les professionnels, lors du Grenelle de l'Environnement, dans le but que le secteur s'autorégule en terme d'éco-blanchiment. Très drôle, ça aussi. On croit encore au sacrosaint "principe néolibéral" de l'autorégulation... On a vu ce que cela a fait dans le secteur financier! Bref, la réponse politique ne s'est pas faite attendre. Cette pub de VW, apparemment inoffensive, cache en fait, selon les Verts, un échec de cette "charte de bonne conduite écologique" :

Publicité auto : l’éco-blanchiment continue

La dernière publicité de Volkswagen sur le thème « on ne peut pas vivre sans rejeter de CO2 », ne manque pas d’humour et il faut bien reconnaître qu’on ne peut s’empêcher de rire en voyant cette caricature d’écologistes qui retourne à la vie préhistorique dans un village malicieusement baptisé Atmos...

« Tâchons d’en rejeter un peu moins » nous dit la publicité qui utilise néanmoins l’argument écologiste pur nous vanter une voiture qui émettrait 119 g de co2 et ne consommerait que 4,5 l aux cent kms.

On est là devant une nouvelle stratégie de communication des constructeurs automobiles et des publicitaires qui les conseillent.

On connaissait l’éco-blanchiment sur le mode « plus c’est gros plus ça passe » avec par exemple le fameux 4X4 de Mitsubishi « conçu au pays du protocole de Kyoto ». Mais justement, ça ne passe plus, et les publicitaires le savent !

Avec la pub Volkswagen on est devant une communication plus subtile : « soyons écolo mais pas trop ! ». C’est la version écolo-réaliste de l’éco-blanchiment. « Faire plus ce serait revenir à l’âge de pierre. »

On peut objecter que les constructeurs peuvent faire beaucoup mieux que le modèle proposé ici. On a déjà des voitures émettant moins de 100 g de C02 et les ingénieurs sont capables de concevoir des autos qui produisent moins de 80 g de CO2 au kilomètre.

Par ailleurs dans d’autres publicités, Volkswagen nous vante sans complexe des « 4X4 pour les accros de la ville » présentés dans le cadre ultra-vert de la forêt amazonienne ou des GTI surpuissantes qui ne s’embarrassent d’aucune prétention écologique.

En réalité, à quelques semaines du Sommet de Copenhague, les constructeurs automobiles, dans leur communication comme dans leur stratégie de développement, restent toujours aussi hermétiques aux enjeux du climat. Copenhague sera l’occasion de rappeler que le secteur automobile doit se reconvertir de façon profonde car il est condamné sous sa forme actuelle.

Quand à la publicité, les associations avaient demandé lors du Grenelle qu’elle soit mieux encadrée et devienne écologiquement responsable. On voit que la charte signée par J Louis Borloo avec les professionnels qui leur laisse le soin de s’autoréguler, n’a pas permis à ce jour d’arriver au moindre résultat !

Djamila Sonzogni, Jean louis Roumégas, Porte-paroles nationaux des Verts

Un message politique... mais assez pertinent, notamment en ce qui concerne la stratégie commerciale prise par VW. Sous un vernis vert, le secteur automobile tente de cacher que la technologie même du moteur à explosion est obsolète. Le process industriel de l'automobile est en train de s'effondrer, et il doit être changé. Ce que ne veulent surtout pas les industriels, trop attachés à leur équilibre économique et aux groupes pétroliers.

Clairement, le secteur automobile nous prend pour des idiots. Le CO2 n'est pas une fatalité, comme cette pub semble le dire ; elle résulte juste du maintien d'un process industriel qui est (encore?) rentable pour le secteur, mais qui est totalement "à côté de la plaque" par rapport aux enjeux écologiques, géopolitiques et sociaux de ce 21ème siècle. Le spot de VW est donc bien passéiste. En aurait-il pu être autrement, pour une publicité prônant la voiture?

Paradoxalement, cette publicité est aussi plus honnête par rapport à la véritable intention du marché automobile : le status-quo. Gageons que le consom'acteur, qui réfléchit un peu plus loin que son horizon personnel, ne se fera pas avoir. Un signe aussi d'une certaine peur des conservateurs, qui ne trouveraient plus leur salut que dans le dénigrement et la bêtise intellectuelle, fussent-ils drôle.

Car en effet, c'est bien une pub très drôle, à plus d'un titre...

Sandro