Le 15 mai, entre autres choses, le peuple genevois est appelé aux urnes. Sitôt les dernières élections communales finies que refleurissent déjà les panneaux de propagandes politiques. Une occasion de plus de relever, hélas, la bassesse du niveau de la communication, comme par exemple le greenwaching et le détournement de termes pour les Cherpines-Charroton (voir à ce propos le site Agro-quartier autogéré : http://www.agroquartier.ch/spip.php?rubrique3).
Mais l'autre objet en jeu le 15 mai est lui aussi le théâtre d'une propagande politique nauséabonde. L'effet UDC/MCG est passé par là, on s'en doute. Après "la racaille" que le futur RER CEVA devait amener de France (Soli Pardo, ex-UDC et actuel MCG), voilà que les frontaliers sont à nouveau employés par les staufferistes du MCG pour s'opposer à l'initiative sur la mobilité douce IN 144. Les termes choisis montrent, à eux seuls, le niveau intellectuel de la campagne contre l'initiative IN 144 : "Avant de faire chier les Genevois avec les pistes cyclables, bloquons les 70'000 voitures des frontaliers". Sans commentaire!
Se devant de donner de la voie, les partis bourgeois - PLR, place économique - auraient pu relever le niveau, eux qui ne manquent pas de critiquer les dérapages du MCG. Et bien non! Après le manque d'arguments sur le projet des Cherpines-Charottons, les voilà qui, par le biais du GTE - Groupement Transport et Economie, regroupant des entités aussi peu sensibles à l'environnement comme l'ACS, le TCS ou encore la Fédération des Entreprises Romandes - amènent également la tromperie ouvertement dans le débat, avec leurs "7 raisons pour voter non le 15 mai".
Je relaierai donc ici la prise de position des initiants, afin de mettre en avant les mensonges proférés par ceux qui, au fond, luttent surtout pour le status quo : le chaos. Plus d'information sur www.mobilite-douce-ge.ch.
Bonne lecture.
Sandro
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Les opposants à l’initiative 144 distillent une propagande mensongère. Débusquez leurs 7 mensonges !
Depuis plusieurs jours, on voit fleurir des affiches, publicités (presse, trams) et un tous-ménages contre l’initiative « pour la mobilité douce ». Les slogans mensongers des opposants à l’initiative visent à tromper les électrices et électeurs genevois en faisant passer l’initiative 144 pour un texte extrémiste, ce qu’il n’est pas !
Face à des opposants qui défendent le statu quo (c’est-à-dire le chaos) en matière de mobilité, le comité d’initiative soumet au peuple une initiative réaliste et modérée pour améliorer la situation à Genève en encourageant le transfert modal sur la mobilité douce.
Il convient donc de rétablir quelques vérités.
1. L’initiative donnerait la « priorité absolue » au vélo ?
FAUX !
LA VÉRITÉ : L’initiative 144 ne contient à aucun endroit la notion de priorité au vélo. L’alinéa 4 de l’article 2 dit uniquement que « La régulation des carrefours est conçue pour encourager la mobilité douce. »
Encourager signifiant installer des feux vélos ou des « sas » qui permettent aux cyclistes, pour leur sécurité, de démarrer quelques secondes avant le feu vert. L’initiative entend aussi encourager la marche. Or, fluidifier les déplacements à pied passe aussi par une meilleure synchronisation des feux piétons dans les grands carrefours.
Les initiants ne demandent en aucun cas de « prioriser » la mobilité douce sur les TPG. Les associations (et partis) qui le composent défendent les transports publics (ATE, actif-trafiC, etc.) et n’entendent évidemment pas les prétériter, bien au contraire ! Une meilleure séparation des flux cyclistes et TPG permettra justement de réduire une cohabitation stressante et hasardeuse.
2. 50% de capacité routière en moins ?
FAUX !
LA VÉRITÉ : Une piste cyclable n’exige que 1,50 mètre (contre plus de 3 mètres pour une voie automobile). Or, il s’agit surtout de « boucher » les trous manquants du réseau cyclable actuel qui est discontinu et dangereux. L’initiative n’exige pas que cela se fasse systématiquement sur la chaussée : des aménagements en parallèle sans aucune perte de capacité routière sont possibles (passerelle sur le pont du Mt-Blanc, p.ex.). Et l’initiative prévoit aussi des exceptions (simple marquage au sol) pour les endroits problématiques !
3. Une place de parking sur 4 supprimée ?
FAUX !
LA VÉRITÉ : Le calcul des opposants à l’initiative pour arriver à ce chiffre est grotesque : ils prétendent que l’initiative cantonale pour la mobilité douce aurait un lien avec l’initiative municipale en Ville de Genève pour 200 rues piétonnes. Or, il n’en est rien !
On peut d’ailleurs faire des pistes cyclables sans supprimer de place. Par exemple, le quai Charles-Page le long de l’Arve, où une piste cyclable bi-directionnelle, continue et sécurisée, a été instaurée sans suppression aucune de places de parking.
4. Miser sur des itinéraires confortables ?
C’est exactement ce que demande l’initiative ! Sans moteur, l’itinéraire le plus confortable est le plus direct, c’est pourquoi de nombreux cyclistes souhaitent emprunter les axes principaux, qui sont de toute façon indispensables à la plupart des trajets quotidiens.
5. L’initiative des villes a été rejetée à Lucerne ?
Ces initiatives sont incomparables ! Les contre-projets aux initiatives qui ont été acceptés à Lucerne ou à Bâle sont eux-mêmes bien plus contraignants que l’initiative genevoise… car il demandent une augmentation chiffrée de la mobilité douce et des transports publics et une réduction du trafic automobile ! L’initiative genevoise, elle, est bien plus modérée puisqu’elle ne demande qu’un encouragement et une sécurisation de la mobilité piétonne et cycliste.
6. Les chantiers rendront le trafic automobile impossible ?
FAUX !
LA VÉRITÉ : Les pistes et bandes cyclables sont des aménagements légers ne demandant pas de grands travaux. Souvent, il suffira de dessiner une bande sur le sol pour compléter une piste existante. La gêne pour le trafic automobile est dès lors minime, et le délai de 8 ans (après le plan directeur) tout à fait réaliste.
7. 70% du réseau routier déjà équipé ?
Si l’on poursuivait au rythme actuel, pour terminer le réseau de pistes cyclables, cela devrait prendre plus de 30 ans ! Or, chaque année près d’une dizaine d’usagers de la route non motorisés meurent sur nos routes. Équiper les 30% restants, revient à diminuer ces accidents et donc à sauver des vies. Avec la mise en place du vélo en libre-service en 2012, il est urgent de mieux aménager nos routes pour sécuriser ces milliers de futurs usagers du vélo et diminuer les conflits avec les autres usagers de la route.
Le comité d’initiative 144 « pour la mobilité douce », mardi 3 mai 2011
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