mardi 22 février 2011

MCG : allons-nous encore longtemps nous faire berner par des castagneurs irrespectueux des lois?

Bonjour à toutes et à tous,

Le canton de Genève est en pleine période de campagne pour les municipales. Une période où, à l’instar des fleurs au printemps, les affiches politiques fleurissent aux quatre coins des communes, de Meyrin à Anière, de Versoix à Bernex en passant par la grande Ville de Genève. C’est l’occasion de voir ou de lire nombre de slogans, certains assez classiques, d’autres, de plus en plus malheureusement, assez populistes. Les trams genevois, notamment, sont devenus un véritable champs de bataille publicitaire, où certains politiciens n’hésitent pas, copinage aidant, à s’afficher comme maître du changement. Par exemple, on savoure la rhétorique – « La mobilité est catastrophique ! […] Votez Michel Chevrolet à la mairie de Genève » - sachant que bon nombre de questions traitant de la mobilité sont du ressort du canton, non de la Ville de Genève… Mais d’un côté, est-ce que nos édiles ont encore la possibilité de faire une campagne aux propos intelligents, quand le populisme de l’UDC et du Mouvement Citoyens Genevois est aussi omniprésent, masquant tout le reste ; on assiste plutôt à une course du « qui en mettra le plus à la vue ».

Le MCG, le mot est lâché. Initialement groupuscule extrémiste et autonomiste bien genevois, sa réputation a depuis longtemps dépassé les frontières cantonales et nationales, notamment en France. Ses propos haineux face aux frontaliers sont bien connus des habitants de l’Hexagone. Son président, Eric Stauffer, ancien « libéral-UDC », à qui un semblant de culte de la personnalité semble lui être porté, mène son parti de manière, reconnaissons-le, flamboyante. Ceci malgré des campagnes parfois aussi ringardes qu’hypocrites, illustrée par l'affiche ci-dessous (une affiche contre l’initiative sur la violence des armes, où l'on voit le MCG prôner le respect des traditions suisses – « de nos pères »- alors même que ce parti s’en prend régulièrement aux fondements mêmes de la Suisse, à savoir son unité fédérale et le respect de ses lois).

Mais là, pour le modeste habitant du canton du bout du lac que je suis, s’en est vraiment trop ! De la colère des propos xénophobes, irrespectueux et irrationnels du MCG à la lassitude d’entendre ce mouvement monopoliser l’actualité, je passe à une véritable incompréhension. A l’air du média et de l’accès facilité aux sources d’information, comment peut-on encore voter pour ces gens-là ? Comment peut-on voter pour un mouvement dont le chef, pour ne parler que de lui, veut plus de respect des lois genevoises alors que lui-même, en plus d’être grossier (un petit exemple sur Facebook), menteur, violent et vite porté à la castagne, ne respecte pas les dites lois et les règles élémentaires de savoir vivre et de respect (dettes, circuler en scooter sans permis valable, fumer là où cela est interdit et cracher sur les gens, etc.) ? Reprochez à M. Stauffer de fumer dans un lieu public où la cigarette est interdite, et vous vous retrouvez à l’hôpital… Triste spectacle que ce monde politique mis sous pression, sous tension et dominer par le populisme le plus bas que Genève, peut-être, n’ait jamais connu !

Ou encore, comment peut-on donner du crédit à des politiciens qui, à l’instar de M. Cerutti, conseillé administratif de Vernier, semblent plus passer du temps dans les rues qu’à travailler en commission ? Autrement dit, comment peut-on voter pour des gens qui n’exercent pas le mandat pour lequel ils ont été élus ? C’est sûr, on gagne plus de voies en allant discuter aux électeurs plutôt qu’en travaillant en commissions. Mais finalement, la population, pour quoi vote-t-elle : des représentants du peuple qui doivent travailler ou des « enregistreurs à doléances sur deux pieds » ? Car force est de constater que, à part les dénonciations tout azimut – parfois bénéfiques pour secouer la fourmilière, je le reconnais, mais trop souvent entachées de mensonge, l'affaire avec M. Alberto Velasco, faussement accusé d'administrateur à la BCGE, en témoigne – le bilan du MCG semble bien ténu.

En effet, pour le peu que mon humble statut d’étranger fils d’immigrés me permette de comprendre de la politique suisse et genevoise – très complexe au demeurant –, il me semble qu’une politique dans le bon sens du terme, une politique qui anticipe et qui travaille pour le bien de l’ensemble de la population, repose sur le consensus, sur la sagesse de savoir quand il faut un compromis et quand il faut s’opposer, et sur un mélange de consultation populaire et de travail d’équipe au sein des différents organes politiques, commissions comprises. Ceci est bien loin, je le sais, de la politique spectacle qui est de court aujourd’hui. Mais c’est ce que toute démocratie a besoin.

Dès lors, ayant le droit de vote au niveau communal, je compte bien exercer ce droit le 13 mars prochain, et j’enjoins les habitants des communes du canton de Genève a en faire autant. Car ce ne sont pas que les sempiternelles dénonciations souvent vides de sens du MCG qui constituent la véritable sanction d’une classe politique dogmatique et empêtrée dans les lobbys… mais l’exercice du vote citoyen ! Un vote qui va au-delà des dogmes de société et qui s’affranchit des formules toutes faites, qui font peut-être plaisir à lire pour une population désabusée mais qui ne trouvent aucune conclusion. N’oublions pas que ce qui fait ce pays et, a fortiori, nos cantons et nos communes, ce ne sont pas les politiciens, mais nous, citoyens !

Sagesse et esprit critique, voilà le vrai changement qu’il nous faut : le 13 mars, votons tout sauf la haine, votons tout sauf le populisme, votons tout sauf l’UDC-MCG ! Et prenons nos responsabilités de citoyennes et citoyens souverains !

Sandro