jeudi 27 août 2009

Biodiversité 3 - Nouvelles espèces découvertes, une nouvelle preuve de la complexité du vivant

Terra incognita

Bonjour à toutes et à tous, curieux-ses du Net,

Dans ma série traitant de la biodiversité, je souhaite également transmettre certaines découvertes récentes concernant de nouvelles espèces vivantes. D'habitude, dans l'inconscient collectif, la certitude que notre Terre est complètement connue et ne recèle plus de "zones inexplorées" est assez fortement implantée. Cette idée est, indirectement, stimulée par l'engouement compréhensible du public pour l'exploration spatiale. Ainsi, la surface lunaire est beaucoup mieux connue que le fond des océans du globe! La Terra incognita de nos générations futures n'est donc rien d'autre que les abysses maritimes. Et la Vie nous y réserve d'incroyables surprises : n'oublions pas, par exemple, la découverte zoologique du 20ème siècle, celle des formes de vie découvertes près des sources hydrothermales sous-marines.

Une nouvelle espèce de mammifères en Europe...

Mais la terre ferme n'a toujours pas livré tous ses secrets! La preuve : même en Europe, tous les mammifères n'avaient pas été découvert jusqu'ici! En 2006, une équipe menée par le Dr Thomas Cucchi, de la Durham University, a découvert une nouvelle espèce de souris - Mus cypriacus - ne vivant uniquement que sur l'île de Chypre. Cette découverte a amené un certain nombre de questions sur le tapis des scientifiques, mais elle montre aussi à quelle point la Nature demeure mystérieuse, même dans nos contrées.

... et une autre aux Comores

Dans le journal du muséum d'histoire naturelle et du musée d'histoire des sciences des mois de septembre, octobre et novembre 2009, un article parle de la découverte d'une nouvelle espèce de chiroptères dans l'archipel des Comores. Miniopterus aelleni, son nom de baptème, pèse cinq grammes et ressemble à cela :


Image de Miniopterus aelleni (Source : communiqué de presse du Muséum de Genève, http://www.ville-ge.ch/mhng/presse_2009_chauve_souris.php)


Des batraciens bien mal-connus!

Toujours dans le journal du muséum de Genève, on apprend qu'une nouvelle espèce de rainettes - Morerella cyanophtalma - vient d'être décrite. Ce petit animal, de près de 2.5 centimètres, a été trouvé dans la forêt relique du Banco en Côte d'Ivoire. Endémique, Morerella cyanophtalma vit dans les arbres. Pour ce cas, il a même fallu créer un nouveau genre (le genre Morerella), ce qui n'est pas très fréquent pour les batraciens ou les réptiles.

Du reste, beaucoup de choses sont encore à apprendre au sujet des batraciens et les amphibiens en général. En Colombie, dans les montagnes du Tacarcuna, les scientifiques ont découvert récemment dix espèces d'amphibiens jusque là inconnues : 9 grenouilles et une espèce de salamandre (Reuters, 2 février 2009).

Intarissables invertébrés

Les plus grosses lacunes de notre savoir sont, entre autres, à chercher du côté des invertébrés. Les formes marines, tout comme les insectes, sont très mal connues! Ici aussi, les scientifiques sont gâtés en terme de surprise. Aux Galapagos, deux nouvelles espèces de papillons endémiques ont été découvertes (ROQUE-ALBELO, L & LANDRY, B. 2009. Two new species of Utetheisa Hübner (Lepidoptera, Noctuidae, Arctiinae) from the Galapagos Islands, Ecuador. Zookeys). Darwin aurait été heureux de cette découverte. En effet, d'habitude, les espèces animales "signalent" leur toxicité (poison) de manière exubérante afin de se protéger des prédateurs éventuels, par exemple avec des couleurs vives (couleurs vives = danger). C'est le cas pour toutes les espèces d'Utetheisa, à l'exception des deux nouvelles espèces des Galapagos, de couleurs brun terne. Celles-ci sont pourtant aussi toxiques, mais certains de leurs prédateurs locaux - les lézards des Galapagos - sont insensibles au poison contenu dans le corps de ces papillons. L'évolution a donc "jugé" inutile de maintenir les couleurs vives (sans doute, je suppose, parce qu'elles rendaient les papillons tout simplement trop voyants pour les lézards) tout en maintenant la défense par poison (toujours efficace contre certaines araignées). Comme je l'ai dit, Darwin aurait apprécié...

Encore tant à découvrir...

L'actualité est riche en découvertes de nouvelles espèces. Ainsi, le WWF reporte le 10 août 2009 que, sur 10 ans, près de 350 nouvelles espèces ont été découvertes dans l'Himalaya oriental. Depuis 2000, rien que pour les mammifères, près de 10 nouvelles espèces sont décrites en moyenne chaque année! Et que dire des végétaux... Il reste donc tant à comprendre, tant à apprendre sur les écosystèmes et la biodiversité de notre planète que je m'étonne souvent lorsque j'entends certaines "certitudes" en terme d'environnement de la part du monde politique et des lobbys économiques (une demi-surprise cependant ; il suffit de voir le CV de certains politiciens ou lobbyistes pour comprendre les raisons de leur ignorance...). Pour nous, commun des mortels, de telles découvertes représentent aussi une source d'émerveillement. Un peu ce qu'éprouvaient Darwin ou Humbolt lorsqu'ils exploraient des terres inconnues...

Donc c'est promis! La série "Biodiversité" sera aussi l'occasion de diffuser certaines découvertes de la communauté scientifique sur les sciences naturelles! Vous verrez, notre Terre n'a pas fini de nous surprendre!

Sandro

Série "biodiversité", chapitre précédent : Biodiversité 2 - Le cri de désespoir des peuples indigènes

dimanche 23 août 2009

Les chasseurs aiment la nature...

Bonjour,

En cette période de rentrée, un petit clin d'œil à mes amis chasseurs, un extrait d'un spectacle de Pascal Coulan - Le Chasseur - sous forme d'une "ode" à leur grande finesse d'esprit et à leur amour pour la nature.



A bientôt!

Sandro

jeudi 6 août 2009

Succession de Couchepin, l'art de parler pour ne rien dire savamment entretenu par la radio publique romande

Le monde politique suisse vit une effervescence toute particulière. Pascal Couchepin, l'un des sept conseillers fédéraux gouvernant le pays, vient, il y a quelques semaines, d'annoncer son départ de la tête du département de l'intérieur. Ses compétences avérées ne laisseront cependant pas un souvenir impérissable, notamment en ce qui concerne la santé, où beaucoup de monde lui a reproché d'être trop proche du lobby des assureurs. Qu'à cela ne tienne, sa succession devrait être l'occasion, pour les "prétendants", d'exposer d'ambitieux programmes de santé et de les expliquer à la population, souvent confuse du fait des incessantes hausses des primes maladie. Sans parler des grands défis que sont la remise à flot de l'Assurance-Invalidité et la prochaine révision de l'AVS...

Rien de tout ça! Les "papables" se succèdent, et les spéculations vont bon train, notamment aux matinales de la Radio Suisse Radicale-libérale - oups, pardon... de la Radio Suisse Romande. "Qui sera le prochain à s'annoncer dans la course au Conseil fédéral"? "Quelle est l'origine linguistique de tel ou tel candidat"?... Les débats et les sempiternelles questions des journalistes politiques des matinales de la RSR au sujet de la succession de Pascal Couchepin tournent uniquement autour des origines linguistiques ou cantonales des candidats. Mais RIEN, absolument RIEN, sur un programme. Pas un mot sur les objectifs et les intentions politiques des candidats. Ce n'est, une nouvelle fois, que la manifesation de ce qu'est devenu la politique : une succession de personalités qui occupent le paysage médiatique, sans rien dire de concret pour autant.

Evidemment, le peuple n'élit pas les conseillés fédéraux en Suisse. Peut-être est-ce pour cela que les prétendants au Conseil fédéral ne prennent pas la peine d'étoffer ouvertement leur position, leur programme et leurs objectifs, au moment où ils s'annoncent. Mais il est triste que des médias, comme la RSR du service public, ne prennent, eux, pas le temps d'analyser plus en détail cet état de fait, et se contentent d'offrir une vitrine à ces politiciens dont certains, comme le genevois Christian Lüscher, brillent surtout par leur arogance et leur incompétence dans la maitrise de certains dossiers. Heureusement qu'une certaine presse écrite indépendante pose de meilleures questions.

Mais je me disperse. Je reconnais que je suis las de l'information distilée par les matinales de la RSR qui, actuellement, ne se résume qu'à deux points : l'UBS et l'économie de marché, et la succession Couchepin (mais sans mention de programme de succession). J'exagère à peine! Imaginez, dans le cas de "l'après-Couchepin", jusqu'où cela arrive! On invite l'ancien président du festival du film de Locarno le jour ou celui-ci débute. Mais de quoi parle-t-on avec Marco Solari (membre du parti radical, faut-il le souligner) durant presque toute l'interview? Pas de films, presque pas du festival, mais de qui doit succéder à Couchepin. Bien sûr, toujours aucune mention d'un quelconque programme ou d'une esquisse d'objectif politique...

Est-ce un appauvrissement - avec parti pris - de l'information politique chez la RSR, plus désireuse de créer un "feuilleton de l'été" que de faire de l'information d'investigation (demander aux candidats plus de détails sur leurs intentions politiques, faire en sorte qu'ils les exposent et les passer au crible)? Je le crois, malheureusement. J'espère que, au-delà des partis politiques (car, faut-il le rappeler, gouverner au Conseil fédéral implique de travailler au-delà des clivages politiques, critère totalement inconnu par certains candidats genevois...), les candidats "compétents", déclarés (Didier Burkhalter, Pascal Broulis) et potentiels (Urs Schwaler), expriment enfin le programme qu'ils souhaitent appliquer en reprenant le difficile et énorme département que Pascal Couchepin a dirigé jusqu'ici. Dans le cas de la santé, par exemple, on pourra alors, au moins, essayer de deviner si, à l'instar de son prédécesseur, le nouveau chef de l'intérieur sera toujours aux basques des assureurs...

Plus de politique active, et moins de blabla et de show médiatique! Mais bon, pour ce que j'en sais en politique...

Sandro