jeudi 4 février 2010

Public Eye Award 2010 : les meilleurs du pire!

Hello!

Fin janvier, en parallèle d'une réunion d'hypocrites au milieu des alpes grisonnes, Greenpeace et la Déclaration de Berne ont décerné les Public Eye Award, "prix" attribués aux plus irresponsables des sociétés. Voici le compte rendu des résultats sur le site de Greenpeace.

A bientôt.

Sandro

Roche et la Banque Royale du Canada dignes lauréats des Public Eye Awards

27.01.2010 A l’occasion de l’ouverture du Forum économique mondial (WEF), la Déclaration de Berne (DB) et Greenpeace ont couronné aujourd’hui les sociétés les plus irresponsables de l’année sur le plan écologique et social. L’établissement privé Banque Royale du Canada (Royal Bank of Canada) et le groupe pharmaceutique bâlois Roche ont bien mérité leur Public Eye Award 2010. Au terme d’un coude à coude avec GDF Suez, Roche remporte aussi le prix du public décerné au moyen d’un vote en ligne qui a compté plus de 20'000 participants. Le premier «Greenwash Award» est quant à lui attribué au CEO Water Mandate, un projet très douteux de l’ONU.

Lors du onzième Public Eye à Davos, Greenpeace Suisse et la DB ont «distingué» deux entreprises et une institution dont l’attitude irresponsable envers les êtres humains et l’environnement représente la face sombre d’un libéralisme effréné soumis au culte du rendement. «La crise financière durable a mis en évidence de façon implacable les erreurs systémiques du capitalisme tel que nous le connaissions, indiquant ainsi la voie d’une thérapie possible», a déclaré, dans un message vidéo, le Prix Nobel d’économie Joseph E. Stiglitz, qui n'a malheureusement pas pu prendre part à la cérémonie. Ce partisan de réglementations contraignantes pour les multinationales a toutefois fait cette mise en garde: «Les fondamentalistes du marché sont déjà à l’affût» et tentent «d’affaiblir la nouvelle prise de conscience politique».

La Banque Royale du Canada remporte cette année le «Global Award». Plus grande entreprise canadienne en termes de chiffre d’affaires, la banque est mise au pilori pour son rôle en tant que principal financier des producteurs de pétrole à partir des sables bitumineux. Dans la province de l’Alberta, sur une superficie plus grande que la Suisse et l’Autriche réunies, ces producteurs exploitent le pétrole brut le plus sale du monde. Dans son discours de présentation, Brant Olson, du Rainforest Action Network de Californie, dénonce «l’une des plus graves atteintes à l’environnement du XXIe siècle» et somme les bailleurs de fonds de «renoncer définitivement à cette industrie médiévale nocive pour le climat».

Roche fait coup double en remportant à la fois le «Swiss Award» et le «People’s Award». Cette double distinction montre que le jury de spécialistes et les internautes jugent avec la même sévérité les pratiques de l’entreprise pharmaceutique bâloise en Chine. Roche teste dans ce pays l’efficacité du Cell Cept, médicament visant à prévenir le rejet d’un organe après une greffe. Or, 90% des organes transplantés en Chine proviennent de prisonniers condamnés à mort. Roche ne peut ou ne veut pourtant pas confirmer la provenance des quelques 300 organes utilisés pour ses tests. Patrick Durisch, de la Déclaration de Berne, dénonce «le triomphe particulièrement cynique de la recherche du profit sur les droits de l’homme». Il demande «l’arrêt immédiat de ces études scandaleuses».

Pour la nouvelle catégorie du «Greenwash Award», le jury de spécialistes a décidé d’épingler le CEO Water Mandate, une initiative lancée dans le cadre du Pacte Mondial de l’ONU. C’est un club qui réunit des agences de l’ONU, des ONG et des entreprises pour lesquelles l’eau représente la principale matière première. Des entreprises comme Nestlé, Coca Cola ou Dow Chemical en font partie et prétendent ainsi lutter contre la crise de l’eau. Elles ne font en réalité, comme le souligne Ricard Girard de l’Institut Polaris au Canada, «que poursuivre sous le logo de l’ONU leur politique de privatisation de l’eau», sans tenir compte des normes écologiques et sociales contraignantes.


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