jeudi 2 avril 2009

La presse de caniveau dans toute sa splendeur!

Bonjour à tous,

Voici mon premier coup de gueule...

C'est presque devenu une tradition le 1er avril ; tous les médias rivalisent entre eux pour trouver le plus beau poisson d'avril. Le plus souvent, c'est assez drôle et assez "gros". Parfois, c'est peut-être de mauvais goût. Mais cette année, dans le paysage médiatique genevois, je crois que le "fond" de la stupidité a été atteint.

Tous les Genevois connaissent le "journal le plus lu à Genève". Pour les autres, sachez que ce journal gratuit est plus ou moins imposé à tous les habitants du canton, par le biais d'une distribution "automatique" dans leur boîte aux lettres. Disons le tout de suite : son contenu ne brille d'habitude pas par sa profondeur journalistique et ses articles d'investigation. On y trouve beaucoup plus de satires, souvent imbibées de mauvaise foi, d'articles de promotion du populisme local et, surtout, de publicité que d'articles de fond vraiment pertinents. Mais là, ce journal va beaucoup trop loin. Voici un aperçu, paru dans la Tribune de Genève :

http://www.tdg.ch/...

En bref, le journal de bas étage a mis à la une de son édition de cette semaine "l'information" que le département des finances allait redistribuer 1000.- à chaque habitant du canton. Et malgré la date, beaucoup de personnes ont mordu à l'hameçon. Résultat : de nombreux habitants ont pris d'assault les services des impôts, surchargeant ceux-ci de manière considérable. Au-delà du fait que l'administration, qui n'a pas été prévenue de cette blague, avait mieux à faire, le problème grave ne se trouve pas là.

Ce journal gratuit a montré une nouvelle fois qu'il est vraiment dirigé par des gens sans aucune intelligence professionnelle!!! D'abord, même si cette "information" paraît invraisemblable, des journalistes avec un minimum de culture auraient été au moins au courant qu'une telle idée a déjà été mentionnée par certains pays, dont les Etats-Unis. Mais surtout, si l'on peut rire de beaucoup de choses, la misère des autres, par exemple, me paraît faire exception à cette règle. Peut-être (sans doute) que cela a échappé à la rédaction, étant donné l'idéologie dogmatique qui transpire dans presque chaque page de leur torchon, mais nous sommes en crise. Des gens perdent leur emploi. Les perspectives d'avenir de toute une frange de la population s'assombrissent, conséquence d'un néolibéralisme débridé. Apparemment, monsieur le rédacteur en chef ignore superbement qu'il y a de plus en plus de gens qui peinent à payer leurs factures chaque fin de mois! Leur faire miroiter, d'une manière aussi maladroite, une telle promesse, pas si invraisemblable que cela si l'on suit l'actualité internationale, est tout simplement inacceptable.

Ce fait divers prouve que cette feuille de chou, fenêtre de promotion conservatrice et populiste, ne résiste pas à la tentation lorsqu'il s'agit d'égratigner l'Etat (qu'il le mérite ou non), quitte à mettre l'éthique journalistique de côté. En admettant que les journalistes de ce "journal" en aient jamais eu... Après avoir promu le retour de la cigarette dans les lieux publics, après avoir dénigrer sans objectivité certains projets de développement de la mobilité alternative et après s'être transformé en vitrine gratuite pour le populisme le plus lourd que le Canton de Genève n'ait jamais connu, ce torchon, imposé au peuple genevois, bât une nouvelle fois tous les records de bêtises journalistiques. J'espère que les Genevois s'aperçoivent enfin que ce papier ne sert que des intérêts économiques et politiques, et n'est en aucun cas un média indépendant digne de confiance. Que ce mépris, si ouvertement affiché, sur les réalités du monde actuel, sonne enfin le glas de ce qui représente à mes yeux qu'un énorme gaspillage de papier!

Désolé pour ses propos durs, mais c'était la goutte qui a fait déborder le vase.

A bientôt!

Sandro

2 commentaires:

  1. Totalement d'accord. Après avoir fait un rapprochement plus que douteux entre la loi interdisant la fumée dans les lieux publics à Genève et ce qui se faisait du temps des Nazis, il faut espérer que ce nouveau coup d'éclat ouvre les yeux des derniers genevois accordant encore du crédit à cette presse.

    Un petit désaccord quand même :
    "Mais surtout, si l'on peut rire de beaucoup de choses, la misère des autres, par exemple, me paraît faire exception à cette règle."

    Je pense qu'on peut rire de beaucoup de choses, voire de tout et donc même de la misère des autres, pour autant qu'on sache faire de l'humour. Mais sur des thèmes aussi sensibles, ce n'est pas donné à tout le monde. Le problème, c'est que dans ce "journal" on ne maîtrise absolument pas cette discipline. L'une des rubrique nous le prouve même à chaque numéro.

    RépondreSupprimer
  2. Coucou Sandro,
    C'est vrai, mais où s'arrête la bêtise humaine ???
    Faire croire aux gens qui sont dans une situation ultra précaire - et dieu sait qu'il y en a mais on n'en parle pas - qu'on leur donnera CHF 1'000.- pour relancer l'économie ! Ca me rend folle de rage !
    On peut rire de (presque) tout, je suis d'accord mais pas de la détresse des gens.
    J'ai vu quelques personnes venues chercher leur argent (mère célibataire, petits vieux, etc.), j'ai aussi eu des gens au téléphone à qui j'ai dû expliquer que c'était un canular.
    Merci le GHI ! Merci Genève ! Il y a encore bien des choses à remettre en question...
    Biz Lynda

    RépondreSupprimer